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Victime de la porn: l’iniquité orgasmique
Crédit: Johana Laurençon

Dans ma chronique édifiante « la baise poche dont vous êtes le héros », je faisais mention du fameux « orgasm gap » qui se résume à une statistique assez impressionnante : dans les relations hétérosexuelles, pour chaque orgasme de fille, le gars vient trois fois. (Et un peu partout.)
 
Ça m’a jeté par terre parce que je m’attendais à l’inverse. Perso, j’ai les stats opposées. (Je suis peut-être lesbienne?) Je me demande toujours dans quel endroit reculé on sonde les gens pour arriver à des chiffres aussi désastreux. La modernité d’une société devrait s’évaluer à combien les femmes sont satisfaites au lit.
 
Mais qu’est-ce qu’on peut faire pour régler ce gap-là? La sensibilisation? Files-tu pour te faire sensibiliser, bébé? J’ai toujours de la misère à te sensibiliser toi parce que je me dis que si tu lis des chroniques à la Victime de la porn, tu dois déjà être en masse sensible à ce genre d’enjeu. D’ailleurs, on apprend dans l’article que 25% des gars et 30% des femmes (!!!) ne sont pas capables d’identifier le clitoris sur un diagramme. (Peut-être qu’ils sont meilleurs dans le noir?) Aucune chance que ces pourcentages soient aussi élevés pour le lectorat VDLP!
 
En fait, c’est peut-être ça la solution : créer un petit jeu ludique où chaque lecteur VDLP doit tenir ses amis loin de l’ignorance. Es-tu game? Tout ce qu’il faut faire, c’est d’aborder quelqu’un en lui disant : « Salut! Je sais que c’est un peu weird, mais peux-tu identifier le clitoris sur ce diagramme? »
 
Pour rendre le micro-quiz une coche plus drôle, tu peux lui demander de l’identifier avec sa langue. S’il se trompe avec l’urètre, il a le droit à une seconde chance mais t’as le droit de lui pichenotter un nipple.
 
Ça explique peut-être ces filles qui se font percer le clitoris. Le piercing est un rappel subtil aux amants perdus d’où se trouve le bout important. « Le bout où ça cligne sur tes dents, c’est le spot. » Tu peux même ajouter une petite cloche. #guelinggueling
 
Comme Lili le rappelle dans son Protégez-vous du vibro, 75% des femmes sont clitoridiennes. Mais tout le monde sait déjà ça, non? J’ai l’impression que c’est juste de la grosse paresse. Je serais curieux de connaître le orgasm gap quand la femme est vaginale.
 
Il reste que le nombre d’orgasmes ne raconte pas toute l’histoire. Ça peut donner un score de 4 à 1 et que tout le monde soit bien heureux. Il y a plein de veillées arrosées où je me suis fait blanchir solide et c’était ben correct.
 
En fait, même sans ressortir mes fichiers Excel, si je repense aux meilleures nuits de ma vie, je me suis souvent fait torcher avec des scores de genre 14 à 3, mais j’étais tellement bien. Et pas juste à cause de mes trois orgasmes. Les orgasmes, c’est du bonheur qui ne colle tient pas. Le vrai bonheur, c’est tout ce qui reste après.
 
Prendre les scores au sérieux et les voir comme une genre de rivalité, ce n’est vraiment pas le même trip. Au sexe, on joue dans la même équipe. Les rares cas où c’est sain de compter les orgasmes :

  • Garder les yeux ouverts à partir du deuxième orgasme parce que le jet est moins puissant.
  • La fille qui s’assure d’être satisfaite avant que le gars vienne parce qu’elle ne trust pas sa motivation de mâle post-orgasme. #kickdown
  • Son troisième orgasme est toujours son plus fort alors tu fais un effort pour te rendre à ce level-là. 

Le but n’est pas d’avoir plus d’orgasmes que l’autre ou de battre des records. Le but est d’être satisfait. C’est un peu comme la bouffe. Les goûts et les appétits varient selon les amants et les moments. Tu n’as pas toujours besoin d’être la personne qui mange le plus pour bien filer. L’idéal à atteindre, c’est que tout le monde arrive à bien manger quand il a faim et que le repas se termine avec ce petit sourire niais de bonheur collant.