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L’Hôtel Le Germain réouvre enfin et son restaurant Le Boulevardier mérite une visite !

Fermer un hôtel et son restaurant pendant un an pour moderniser l’espace et mieux répondre à la clientèle, est un exercice qui prend énormément d’audace — surtout quand les activités roulent à souhait.

 

Eh bien, c’est exactement la direction que l’Hôtel Le Germain a prise en actualisant, ce qui leur a d’ailleurs permis d’ouvrir le bar Le Flâneur, puis le restaurant Le Boulevardier.

 

Audace est un bon mot, mais je dirais que visionnaire est un adjectif plus judicieux pour évoquer la vision de Mme Germain, coprésidente de l’entreprise familiale Groupe Germain Hôtels.

© Jean-Sébastien Sénécal

Bien que j’aie eu la chance de visiter quelques chambres que proposent Le Germain — qui sont d’ailleurs très modernes et designs —, je vais davantage m’attarder à l’offre gastronomique qu’ils ont mise sur pied et qui fera plaisir autant aux touristes, qu’aux Montréalais.

 

Bar le Flâneur © Jean-Sébastien Sénécal

D’entrée de jeu, en mettant les pieds au bar Le Flâneur, je m’attendais à un espace plus grand ; mais ça lui va à la perfection. L’espace créé par Zébulon Perron est ergonomique, chic et se prête autant pour un verre sans trop perdre de temps, ou y flâner une soirée complète dans la section lounge, accompagnée de bulles et huîtres ou bière et burger — selon le contexte.

 

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Des huîtres font partie du petit menu à manger au bar Le Flâneur, que l’on accompagne de bulles ou de sympathiques cocktails. ©Le Cuisinomane

L’ambiance se prolonge en toute fluidité à l’étage, pour s’asseoir au restaurant Le Boulevardier, tenu par le talentueux chef David Pellizzari (Lili.Co). Il y propose une cuisine d’inspiration française de type brasserie, tout en mettant de l’avant des produits locaux et de saison.

 

Le Boulevardier © Jean-Sébastien Sénécal

Une prémisse parfaite pourrait, par exemple, être composée d’aériennes gougères au comté et à la caméline, d’une soupe à l’oignon ou d’un magret salé accompagné de son foie gras en entrée, pour poursuivre avec une crémeuse panisse dont la caponata vient balancer à merveille la richesse de cette spécialité niçoise, dont le chef a habilement repensé. Mais, pourquoi ne pas la servir avec une ratatouille (cousine française de la caponata), pour rester concept ? Néanmoins, ce plat est reparti sans aucune miette. S’en est suivi d’un corpulent (et décadent) flanc de porc servi sur un cassoulet, lanières de chou cuit sous vide et pomme — une spécialité du chef.

 

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Flanc de porc, cassoulet, chou, pomme. © Le Cuisinomane

Bien que le flanc était parfaitement croustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur, j’ai trouvé ce plat un brin trop riche et lourd. À mi-chemin, mes papilles étaient complètement saturées ; une petite verdure acidulée aurait certainement aidé à ne pas revoir partir en cuisine autant d’assiettes encore bien garnies. Tenez-le-vous pour dit : si vous optez pour ce plat, allez-y pour une entrée en toute légèreté, comme les radis blanchis et carottes rôties joliment présentés, dont j’ai eu un vilain plaisir à tremper dans l’aïoli au maquereau.

 

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Radis blanchis, carottes rôties, aïoli au maquereau. © Le Cuisinomane

Terminer la soirée avec un copieux dessert chocolaté aurait peut-être fait le bonheur des plus gourmands, mais d’avoir conclu la soirée avec une touche de légèreté était un choix très judicieux. Si l’idée y était, dommage que le résultat soit tombé à court avec un dessert malheureusement sans fil conducteur composé d’un sorbet framboise-vermouth, d’un siphon de lait au laurier, d’une compotée de bleuets et d’un petit crumble pour la texture. Tous les éléments individuels ? Oui. Tous ensemble ? Pas si certain.

 

Néanmoins, ce n’est pas ce petit élément qui ne me fera pas revenir. Cela dit, note à moi-même : prochaine fois, ce sera le copieux dessert chocolaté.

 

Le Boulevardier

2050 rue Mansfield, Montréal

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