Le courrier de Gab: Facebook ruine ma vie!

 

 

 

 

 

 

Wow, oké.

 

Personne ne m’a jamais demandé aussi explicitement, en all caps, de le massacrer. Es-tu correcte? Voudrais-tu qu’on discute de ton masochisme? De petits fantasmes d’humiliation, ici, non? Je devrais peut-être me réorienter; je connais des filles qui sont payées très cher pour maltraiter (lire: pisser sur le visage) des messieurs en complet-cravate dans un sous-sol de la rue Sherbrooke. NIGHTLIFE, tu devrais me donner une augmentation. Une dominatrice, ça se paye! Hihihi.
 

Bon. Ah, fille… Sérieusement, qu’est-ce que tu veux que je te dise? Quiconque de notre âge prétend ne pas perdre des heures et des heures à glander sans but sur Facebook est un menteur. Ouvrir Facebook, c’est la première chose que je fais en me levant le matin. Le crisse est toujours ouvert, et je refresh plus souvent la page que je ne respire, pour te donner une idée. Je l’aime, moi, Facebook. Il fait sa job, mais il ne m’empêche pas de dormir pour autant.

 

En effet, on est tous un peu loser, possiblement toi encore plus. (Sérieux, je dis vraiment juste ça pour te faire plaisir, parce qu’au fond, je te juge vraiment pas tant que ça.) Là où ça devient plus sérieux, c’est quand tu me dis que t’as de la misère à vivre ta vie parce que tu passes tes nuits à épier des inconnus.

 

Ça, ça suck pour vrai. Parce que peu importe combien loser tu penses que t’es, c’est important de te souvenir que, statistiquement, surtout si tu es meilleure que tout le monde, comme moi, 99% des gens que tu perds ton temps précieux à checker sont d’insipides crétins. Les gens, en général, sucent terriblement. Pires encore sont ceux qui étalent l’entièreté de leur vie sur ce site qui n’est, après tout, qu’un glorified e-mail. Tsé, les gens si cool dont tu peux stalker les trilliards de photos d’eux dans les bars en train de flasher leur outfit ne sont sans doute pas des gens follement populaires et intelligents avec des vies remplies. C’est plutôt le tapon de conasses qui prennent toute la place au bar à snapper des auto-pictures en posant comme des dindes. Les gens qui croient que le fait qu’ils aillent prendre une bière est follement glamour et/ou d’intérêt public sont plus souvent qu’autrement des fatigants narcissiques et superficiels ayant quelque chose à prouver.

 

Bref, je pense que le point important du message que j’essaie de te passer ici n’est pas tellement que tu as un grand et réel besoin de te trouver une vie, mais plutôt ceci: les autres, on s’en crisse. Ce qui compte, c’est que tu fasses de beaux dodos, que tu t’occupes de ton chat, pis que tu sortes de chez vous de temps à autre pour côtoyer tes vrais amis, ceux que t’as déjà touchés, ceux que tu sais qui sentent bon pis qui t’aiment. Je sais que Facebook a le don de nous faire sentir qu’on est donc pas cool et de nous donner de graves crises de fear of missing out, mais ça reste que c’est fake.

 

Des gens avec qui tu peux prendre un café, être toi-même, des gens avec qui t’as pas besoin de shower-off en photo sur Internet pour valider votre relation, ça, ça compte.

 

Ça me fait très, très, très mal de citer Jessica Barker ici, mais je pense que tu en as besoin; Fuck Facebook!