Ils sont de retour! Marie-Sissi Labrèche, Haruki Murakami, Helen Fielding…: autant d'écrivains qu'on a hâte de lire à nouveau, tant ils nous avaient manqué. Voici ces romans qu'on attendait avec impatience.
L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, d’Haruki Murakami, Belfond, 29,95$. en librairie.
Baignant dans l’atmosphère brumeuse, onirique, qui est la signature de l’auteur japonais − pressenti pour le Prix Nobel de littérature depuis plusieurs années − L’incolore Tsukuru Tazaki nous rappelle un peu le décor et le personnage de La ballade de l’impossible. Tsukuru quitte sa ville pour aller étudier à Tokyo et se voit ensuite rejeté sans raison par son cercle d’amis. Quinze ans plus tard, l’homme qu’il est devenu entreprend un pèlerinage à travers son passé pour comprendre les raisons de cet abandon inexpliqué. C’est beau, mélancolique, fascinant.
B.E.C. – Blonde d’entrepreneur en construction, de Suzanne Myre. Marchands de feuille, 29,95$, en librairie.
Championne de la nouvelle, Suzanne Myre signe un deuxième roman – au titre banal et étrangement intrigant -, toujours dans ce registre ironique qu’elle maîtrise si bien et qui fait des merveilles. Laurence, la narratrice, une bibliothécaire kleptomane et joueuse de tours compulsive, est en couple avec un entrepreneur en construction plus préoccupé par son boulot que par son clitoris. Une histoire d’amour imparfaite doublée d’une quête de soi qui nous surprend dans ses détours et se révèle une lecture vraiment jouissive.
Bridget Jones : Folle de lui, d’Helen Fielding. Albin Michel, 32,95$. Sortie : 30 octobre
Oh god, c’est comme un rêve qui se réalise. Après le « happy end » du dernier tome, paru quand même en 1999, et la série de films (dont le deuxième était franchement moins bon, on ne se le cachera pas), on croyait ne plus jamais entendre parler de Bridget. Que nenni! Revoici l’héroïne anglaise gaffeuse et imparfaite dans la cinquantaine, flanquée de deux enfants et d’un amant plus jeune… Mais qu’est-il arrivé à Mark Darcy, vous entends-je crier, un sanglot dans la voix. Il va falloir le lire!
Chercher Sam, de Sophie Bienvenu. Cheval d’août, 23,95$, en librairie.
Elle nous avait jeté par terre avec Et au pire, on se mariera (qui sera adapté au cinéma en 2015). Attendez-vous au même effet avec son nouveau roman qui nous catapulte dans la vie d’un itinérant à qui elle donne une voix juste, prenante, parfaite. Mathieu est dans la rue parce qu’ « il y a des choses qui se réparent pas». Lorsque son chien Sam disparaît, il part à sa recherche, replongeant du même souffle dans son passé difficile. Un voyage au bout de l’enfer avec des morceaux d’espoir, qu’on a lu d’un trait.
La vie sur Mars, de Marie-Sissi Labrèche. Leméac, 21,95$, en librairie.
Autofiction? Pas vraiment. Plutôt science-fiction (mais à peine). En tout cas, l’écrivaine est là où on ne l’attend pas avec cette histoire placée en 2035 dans laquelle un jeune homme addict aux anxiolytiques traverse l’Atlantique pour retourner chez sa mère, une écrivaine connue, qui vient de mourir. Dans le manuscrit qu’elle lui a laissé, celui-ci va lentement découvrir la vérité sur son enfance et notamment, sur la disparition de son père. En mode confession, la partition de cette ultra mère-poule, prête à tout pour son fils, est particulièrement réussie.
Numéro six, d’Hervé Bouchard. Le Quartanier, 20,95$, en librairie.
L’auteur de Mailloux et de Parents et amis sont invités à y assister raconte l’évolution, vaguement autobiographique, d’un jeune garçon dans les ligues de hockey mineur. Ç’aurait pu faire un récit banal, mais bien sûr, dans la langue de Bouchard, qui « rend étrangères les choses familières », cela donne un monologue très puissant, volubile, incantatoire, porté par une voix qu'on a l'impression d'entendre pour vrai (pas étonnant, quand on sait que le livre est tiré d'une pièce de théâtre, Hivers : passages du numéro six dans les mineures.)