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Ce restaurant haut de gamme de Montréal devrait des milliers de dollars en salaires impayés…
Crédit: La Queue de Cheval Steakhouse, via Instagram

Dans un article-choc publié la semaine dernière sur Eater Montreal, on apprenait qu’un des restaurants le plus chers de l’île de Montréal aurait une dette accumulée envers ses employé.e.s de plus d’une dizaine de milliers dollars.

 

En effet, selon des entrevues accordées de façon anonyme par plusieurs employé.e.s — dont certain.e.s ont été licencié.e.s suite à la publication de l’article — de l’institution de la rue de la Montagne, La Queue de Cheval Steakhouse, de nombreuses paies ne leur auraient pas été remises en bonne et due forme et de gros montants de leurs pourboires seraient manquants.

 

Ce serait, notamment, pour des heures travaillées au courant du mois de mars 2020 que l’établissement leur devrait de l’argent.

 

Ayant fermé subitement ses portes la semaine du 16 mars, sous l’ordonnance du gouvernement québécois face à la situation de la COVID-19, le restaurant clame qu’il s’agissait d’un imprévu colossal pour l’entreprise, auquel il ne pouvait s’attendre, et qui justifierait le délai de paiement. Le restaurant aurait, entre autres, envoyé un courriel de mise à pied temporaire pour ses travailleurs et travailleuse et leur aurait expliqué qu’il y aurait des retards de paiement, vu l’impasse financière dans laquelle l’institution se trouvait à ce moment-là.

 

Toutefois, plus d’un mois plus tard, plusieurs d’entre eux/elles se retrouvent toujours les mains vides sans chèque de paie, ou en possession d’un chèque qu’ils/elles ne peuvent pas encaisser avant au moins 1 semaine.

 

Les employé.e.s s’étant confié.e.s à Eater Montreal tiennent tou.te.s le même discours quant au déroulement des événements:

Ils/elles ont été convoqué.e.s au restaurant le vendredi après la fermeture. À leur arrivée, ils/elles n’ont pas été autorisé.e.s à entrer et les propriétaires et gérants n’étaient pas présents. Un autre employé (un chef) a remis à chaque travailleur et travailleuse une enveloppe — mais au lieu d’un chèque de paie, elle contenait des documents dont le personnel aurait besoin pour demander l’aide du gouvernement et une lettre expliquant la fermeture, déclarant que «tous les salaires pour les [deux] semaines se terminant le 15 mars 2020 ne pouvaient pas être acheminés». La lettre indiquait aussi que le salaire qui leur était dû serait remis dès que l’entreprise aurait une compensation financière gouvernementale ou aurait repris ses activités normales (à une date ultérieure).

 

En réponse à la l’article paru quelques jours plus tôt, et ajusté suite aux entretiens additionnels, Peter Morentzos, propriétaire de La Queue de Cheval se serait confié à Eater Montreal en expliquant la situation:

«Nous [lui et sa direction] avons été pris au dépourvu. […] Il s’est avéré que tout ça était mélangé avec d’autres obligations [financières] à ce moment-là. Lorsque [la pandémie] a commencé en début de mars, nous n’avions pas de boule de cristal pour voir ce qui se passerait le 15. Nous nous étions engagés à certaines obligations envers nos fournisseurs, nous avions déjà acheté de la nourriture et des paiements avaient été effectués, que puis-je dire d’autre? Ce n’était pas censé se passer de cette façon».

 

Ce qui, selon un.e des employé.e.s ayant parlé avec Eater Montreal, voudrait dire que l’argent destiné à payer les salaires aurait donc été utilisé/redirigé pour payer des factures.

 

Certain.e.s employé.e.s auraient déposé des plaintes à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui serait présentement en examen et investigation de la situation.

 

En date du 22 avril, quelques membres du personnel auraient commencé à recevoir le salaire manquant, malgré que d’autres auraient encore de gros montants leur étant dus — allant jusqu’à plusieurs milliers dollars par individu.

 

Morentzos aurait depuis également fait des excuses publiques, à son personnel autant qu’à ses client.e.s.

 

La situation reste cependant encore très délicate, et aucune finalité ne semblerait s’être dessinée.